[article] Titre : | Savoirs libérateurs et savoirs oppressifs | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | GODINOT Xavier, Auteur | Année de publication : | 2001 | Article en page(s) : | pp. 5-24 | Langues : | Français (fre) | in Futuribles > 262 (mars 2001) . - pp. 5-24Tags : | Pauvreté|Inégalité sociale|Enseignement | Résumé : | Tout le monde s'accorde pour dénoncer la misère et reconnaître que son éradication devrait aujourd'hui constituer une priorité absolue. Alors que nos sociétés reconnaissent que les savoirs constituent désormais la principale richesse, on observe cependant que les inégalités se creusent non seulement en termes monétaires, mais aussi en termes d'accès à ces savoirs.
Xavier Godinot s'attache ici à montrer qu'il y a différents types de savoirs : les savoirs théoriques qui sont souvent les plus valorisés - et à l'origine même d'un processus de ségrégation - mais aussi les savoirs de vie et les savoirs d'action ainsi, du reste, que les savoirs spirituels qui sont sans doute plus équitablement partagés mais plus difficiles à exprimer, à reconnaître, à faire valoir.
La lutte contre la pauvreté ne saurait se satisfaire de mesures permettant à quelques-uns de s'en sortir tandis que les autres seraient relégués dans des statuts indignes, d'invalides ou d'inemployables. Elle ne saurait non plus être gagnée par de pseudo-stages au travers desquels de nobles " manipulateurs de symboles " prétendraient instruire les pauvres, ou encore en pérennisant un système dual d'insertion et de formation qui ne fait que reproduire les inégalités, d'autant plus que l'École à elle seule ne saurait pallier les inégalités d'origine familiale.
Reprenant Michel Serres, l'auteur souligne que " la lutte contre la misère et contre l'exclusion passe certes par l'acquisition d'un certain savoir [...] mais surtout par la reconnaissance des savoirs non reconnus ", ceux en l'espèce des pauvres qui disposent de savoirs de vie et d'action qu'il faut apprendre à croiser avec les savoirs théoriques.
Présentant ici l'expérience acquise au travers du programme Quart Monde Université, l'auteur montre comment, en réunissant des pauvres, des acteurs de l'action sociale et des universitaires, sous réserve de respect mutuel, chacun peut s'instruire auprès des autres et tous ensemble peuvent progresser, progresser dans la compréhension des processus de paupérisation et d'exclusion ; progresser dans le processus d'empowerment, de renforcement des plus démunis.
Ainsi Xavier Godinot ne se contente-t-il pas de dénoncer la misère ; il décrit ici une piste d'action prometteuse fondée non sur l'assistance mais sur le partenariat, un partenariat à somme positive pour tous les acteurs, des plus riches aux plus pauvres. | En ligne : | http://www.futuribles.com |
[article] Savoirs libérateurs et savoirs oppressifs [texte imprimé] / GODINOT Xavier, Auteur . - 2001 . - pp. 5-24. Langues : Français ( fre) in Futuribles > 262 (mars 2001) . - pp. 5-24Tags : | Pauvreté|Inégalité sociale|Enseignement | Résumé : | Tout le monde s'accorde pour dénoncer la misère et reconnaître que son éradication devrait aujourd'hui constituer une priorité absolue. Alors que nos sociétés reconnaissent que les savoirs constituent désormais la principale richesse, on observe cependant que les inégalités se creusent non seulement en termes monétaires, mais aussi en termes d'accès à ces savoirs.
Xavier Godinot s'attache ici à montrer qu'il y a différents types de savoirs : les savoirs théoriques qui sont souvent les plus valorisés - et à l'origine même d'un processus de ségrégation - mais aussi les savoirs de vie et les savoirs d'action ainsi, du reste, que les savoirs spirituels qui sont sans doute plus équitablement partagés mais plus difficiles à exprimer, à reconnaître, à faire valoir.
La lutte contre la pauvreté ne saurait se satisfaire de mesures permettant à quelques-uns de s'en sortir tandis que les autres seraient relégués dans des statuts indignes, d'invalides ou d'inemployables. Elle ne saurait non plus être gagnée par de pseudo-stages au travers desquels de nobles " manipulateurs de symboles " prétendraient instruire les pauvres, ou encore en pérennisant un système dual d'insertion et de formation qui ne fait que reproduire les inégalités, d'autant plus que l'École à elle seule ne saurait pallier les inégalités d'origine familiale.
Reprenant Michel Serres, l'auteur souligne que " la lutte contre la misère et contre l'exclusion passe certes par l'acquisition d'un certain savoir [...] mais surtout par la reconnaissance des savoirs non reconnus ", ceux en l'espèce des pauvres qui disposent de savoirs de vie et d'action qu'il faut apprendre à croiser avec les savoirs théoriques.
Présentant ici l'expérience acquise au travers du programme Quart Monde Université, l'auteur montre comment, en réunissant des pauvres, des acteurs de l'action sociale et des universitaires, sous réserve de respect mutuel, chacun peut s'instruire auprès des autres et tous ensemble peuvent progresser, progresser dans la compréhension des processus de paupérisation et d'exclusion ; progresser dans le processus d'empowerment, de renforcement des plus démunis.
Ainsi Xavier Godinot ne se contente-t-il pas de dénoncer la misère ; il décrit ici une piste d'action prometteuse fondée non sur l'assistance mais sur le partenariat, un partenariat à somme positive pour tous les acteurs, des plus riches aux plus pauvres. | En ligne : | http://www.futuribles.com |
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